Comment je gère mes placements dans des moments de crise?

par Véronique Gagnon

13 Mar, 2020

Les informations contenues dans cet article ne devraient pas être prises comme des recommandations ou des conseils, mais plutôt comme un texte d’opinion qui partage ma pratique actuelle.


Pas plus tard qu’hier, j’était encore au Portugal entrain de profiter des beaux paysages que ce magnifique pays a à offrir. Sauf que ce fût une fin de voyage assez, comment dire, impatiemment attendue. Pas qu’on avait hâte de finir nos dernières vacances en tant qu’être humains indépendants (futurs parents lol), mais on avait plutôt hâte d’être en sol canadien. C’est lors de notre dernière soirée que la panique générale envers le Coronavirus s’est installé un peu partout dans le monde. On s’est donc mis à prier pour que notre vol ne soit pas canceller. Heureusement, tout s’est bien passé et nous sommes finalement revenus en terrain connu.

C’est dans des moments comme celui-ci qu’on se rend compte que tout est connecté. La santé, l’économie, le divertissement, le commerce, etc. Le COVID-19 amène son lot de panique, de négativité et de peur, mais c’est important de se garder informé et de ne pas perdre son bon sens.

Un des plus gros dommage collatéral du virus est envers l’économie. Les marchés boursiers et les PME sont durement affectés et la plupart de la population perd de gros montant dans leur investissement.

La question qui revient dans les pensées de tout le monde est : Qu’est-ce que je dois faire?

Personne ne peut prédire la tournure des évènements, personne. Personne ne peut non plus prédire le développement du coronavirus ni les fluctuations du marché boursier. Chaque annonce de nos dirigeants affectent directement nos placements, comme l’annonce de Justin Trudeau aujourd’hui qu’il pense à fermer les douanes. Donc, de vouloir prendre des actions importantes pour gérer ses investissements peut être risqué. Bref, c’est comme ça que moi je le perçois.

La façon de réagir à cette situation est propre à chacun. Moi, je décide de…ne rien faire parce qu’à mon avis, la constance est clé dans la construction de son patrimoine.

L’idée derrière mon statu quo est que je continue d’investir dans mes comptes enregistrés comme à l’habitude, donc les mêmes montants aux mêmes échéances. En continuant à y contribuer, j’augmente mes chances de limiter mes pertes et je réduis mon coût moyen d’achat.

Le coût moyen d’achat est le montant moyen pour lequel quelqu’un a dépensé pour une action. Il varie en fonction des achats et ventes des actions détenues.

Donc, disons qu’avant la crise, mon coût moyen d’achat était de 50$ (chiffres très fictif) et maintenant le prix de l’action est à 20$. En continuant à contribuer, et donc à acheter des actions en rabais à 20$, mon coût moyen diminue, donc ma capacité d’encaisser les pertes augmente. Mon coût moyen, qui est maintenant de 30$ par action, allège ma perte à 10$ par action (considérant que l’action est à 20$) au lieu de 30$ par action avec mon coût moyen initial de 50$.

Alors, admettons que le marché ne remonte pas tout de suite à 50$ de l’action, mais qu’il réussit à atteindre les 30$, mes pertes seront effacés parce que mon coût moyen est à 30$. Et c’est lorsque l’action atteint 30$ que je recommencerai à faire des gains.

Si le marché remonte rapidement à 50$ par action, et bien j’en sortirai gagnante, parce que mon gain aura commencé lorsque l’action aura atteint les 30$. C’est, très simplement expliqué, comme ça que les investisseurs perçoivent le marché comme étant en rabais lorsque qu’on vit une crise comme celle qu’on vit aujourd’hui.

Certains aimeront mieux la jouer « prudent » et se retirer des marchés après avoir perdu de gros montant. C’est très comprenable, c’est dans la nature du cerveau de réagir avec la peur pour se protéger. Le problème avec ça c’est que, oui ils limitent leurs pertes, mais ils tuent toutes chances de refaire leur argent, et peut-être même plus. Certains voudront re-entrer dans le marché lorsque celui-ci aura atteint le fond, mais ça, ça s’appelle « timer le marché » et ce n’est vraiment pas conseiller, surtout dans des moments comme celui-ci.

Il y a même une étude qui prouve qu’un chimpanzé avec les yeux bandés qui lance des fléchettes sur un tableau pour choisir un portefeuille a plus de chance de réussir à battre le marché qu’un portefeuille méticuleusement choisit par un expert dans le domaine.

Bref, dans l’ensemble, en ce moment, le plus important c’est l’entraide. Le chaos dans les épiceries et la saga du papier de toilette pourraient être évités. Réfléchissez rationnellement et ne vous laissez pas embarquer dans les vagues de panique qui engendrent ce genre de comportement et fiez-vous aux vraies sources d’informations. C’est dans ces moments que les personnes les plus vulnérables ont besoin de nous, fringants et responsable citoyens que nous sommes.

Sur ce, que ma quarantaine de 2 semaines commence!

V.

Vé Grigio

2 Comments

  1. Bon retour au Québec. J’espère que la grossesse va bien (ce qui qui stresse le plus ma femme à propos du COVID-19). Faites attention et bonne « quatorzaine » 🙂

  2. Salut Véro,

    Bien content de voir que tu es bien rentré. Nous essayons de faire de même. C’est le bordel. Au pire, nous allons refaire notre vie au Sri Lanka. Je deviendrai pêcheur. 😉

    Blague à part, j’ai la même philosophie financière que toi. Il faut juste être patient.

    Bonne quarantaine!

    Ce sera l’occasion d’écrire de bons articles pour nous!

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  1. Employés et entrepreneurs: des solutions pour éviter l'apocalypse – Gère ton bacon - […] demander quelles conséquences la crise actuelle aura sur leurs affaires. Comme je disais dans mon dernier article, tout est…

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